Face à l’épidémie, comment agir et se prémunir individuellement pour mieux résister au coronavirus. Voici 10 mesures conseillées par Axelle Mayet, Docteur en Pharmacie et biologie préventive personnalisée, expert en Nutritherapie préventive et santé des microbiotes, à Paris et à Lyon.
Rencontre :
Comment se défendre face à ce virus ?
Ce qu’il faut savoir :
D’abord, je rappelle qu’il se transmet par contact rapproché, qu’il perdure environ de 14h à plusieurs jours sur toutes les surfaces (vêtements, métaux, poignées, etc..,) et ne survit pas à haute températures (au-delà de 50 degrés). Donc penser à bien une hygiène irréprochable (se laver les mains régulièrement , désinfecter son portable, laver régulièrement ses vêtements…et d’un respect des distances (1 mètre, éviter les embrassades..).
Dans les hôpitaux en France et dans certains laboratoires de biologie, un test à été mis à disposition. Le test diagnostic consiste en un prélèvement naso-pharyngé (gorge, nez, nasopharynx) qui se fait à l’aide d’un petit écouvillon (goupillon). Il est obligatoirement effectué par un médecin ou une infirmière après symptomatologie évocatrice identifiée au préalable par votre médecin traitant, permettant une lecture et un diagnostic rapide en 3h @ 5h.) Si le test est confirmé positif, les mesures consistent en un isolement à domicile de 7-14 j jusqu’à la levée complète des symptômes en l’absence de complications.
Sachant qu’il n’existe pas d’antibiothérapie contre les virus ni de traitement efficace à ce jour, il n’y a d’autre choix que de stimuler nos défenses immunitaires pour lutter.
Sachez qu’une fois le virus contracté, il entraîne un stress oxydant intense qui dépasse rapidement nos capacités de défenses, surtout chez les plus vulnérables (plus de 65 ans, les bébés, enfants, diabétiques, pathologies chroniques, et les personnes obèses…)
Et donc, comment booster ses défenses immunitaires ?
On peut agir à plusieurs niveaux
1-Alimentation anti-inflammatoire
Le rôle des aliments est majeur car nos cellules immunitaires ont besoin de certains apports nutritionnels pour être efficaces.
Limiter le stress oxydant alimentaire et ce avec une alimentation anti-inflammatoire. Cela implique d’éviter tous les sucres, pains, pâtes, laitages, bœuf, charcuteries et privilégier la filière Bleu Blanc Cœur (animaux nourris aux graines de lin).
Privilégier les polyphénols contenus dans les fruits entiers et légumes bio ou en culture raisonnée. Eviter au maximum les pesticides, bien les laver et les faire cuire.
Consommer tous les jours des protéines : viandes blanches, et petits poissons (sardines, maquereaux, saumon bio, hareng…)., une boîte de sardines 3 fois par semaine. Riche omégas 3, et vitD
Un acide aminé particulièrement utile issu des protéines, la glutamine, indispensable aux cellules devant se diviser rapidement, et constitue dès lors, la source énergétique principale des lymphocytes lors de la réponse immune. Il permet également la bonne intégrité des cellules de l’intestin qui je le rappelle, constitue la, première défense contre les virus et les bactéries.
2-Vitamine D
La vitamine D intervient dans la modulation des fonctions immunitaires. La carence en vitamine D est clairement associée à une augmentation de la sensibilité aux infections. De nombreuses études ont également montré qu’une supplémentation en vitamine D améliore la défense contre les infections.
Vérifiez votre statut en vitamine D (idéalement vous devez avoir plus de 65 ng/mL). Dans tous les pays d’Europe actuellement, il fait trop froid, et le soleil est trop bas pour pouvoir fabriquer naturellement de la vitamine D, essentielle pour le système immunitaire. Une supplémentation de 1500 UI à 4000 UI par jour est recommandée, en gouttes de préférence.
3- Phytothérapie
L’astragale, le cyprès et l’échinacées (sauf contre-indication et précautions particulières, demander à votre médecin traitant ou votre pharmacien) sont utilisées par les Indiens d’Amérique contre les infections des voies respiratoires et pour stimuler l’immunité.
4-Produits de la ruche
Prendre de la propolis, pure en gélule, ou du pollen de ciste congelé cru qui nourrit votre microbiote sante. La propolis réduit les symptômes des maladies hivernales type angine, sinusite, grippe et stimule les défenses immunitaires.
5- Les huiles essentielles
Les huiles essentielles de thym et d’origan dégagent les voies respiratoires, le ravinstara ou le tea tree sont des anti-viraux. Attention, l’utilisation d’huiles essentielles demandent des précautions en particulier chez les femmes enceintes. Il est impératif de demander conseil à son pharmacien.
6- Le sport
Faire du sport au grand air, en choisissant des activités qui donnent de fortes accélérations cardiaques. N’oubliez pas que le muscle, en cas de maladie, sert de réserve au système immunitaire pour lutter contre les microbes. (Mais pour le moment, respectons le confinement !)
7- Le sommeil
Dormez, d’un sommeil de qualité. Une astuce : n’hésitez pas à vous tourner vers la gemmothérapie, a priori le tilleul ( maximum, 15 gouttes le soir au coucher, mais l’idéal est de commencer par 5 gouttes) ne présente pas de contre indications. Cependant, demandez toujours conseil à votre pharmacien.
8-Eviter le stress
Je recommande d’éviter tout stress qui génère du cortisol et freine la production de globules blancs. Les globules blancs se sont eux qui vont combattre toute attaque virale, bactériologique …
Ces globules blancs sont fabriqués par une glande du thymus. Et nous savons que le thymus est lié à tout ce qui est émotionnel. D’où la recommandation d’avoir une stabilité émotionnelle. Et donc de pratiquer la relaxation, cohérence cardiaque, le yoga…Tout ce qui peut aider à détendre.
9-Supplémentation
Important : toujours demander conseil à votre médecin ou pharmacien pour éviter toutes contre-indications.
Renforcer son microbiote : environ 60% de notre immunité se trouve dans l’intestin.
Le château fort que représente notre tube digestif met en place trois lignes de défense. En effet, l’immunité digestive dépend à la fois du système immunitaire intestinal, de l’intégrité de la muqueuse ou barrière intestinale, et de la flore intestinale.
Les probiotiques. Il existe des preuves tangibles que certaines souches spécifiques de probiotiques ont montré des effets de soutien ou de renforcement de l’immunité.
Certains patients atteints de COVID-19 ont présenté une dysbiose microbienne intestinale avec une diminution des souches telles que Lactobacillus et Bifidobacterium. La fonction nutritionnelle et gastro-intestinale doit être évaluée pour tous les patients. Un soutien nutritionnel et la prise de prébiotiques ou de probiotiques ont été suggérés pour réguler l’équilibre du microbiote intestinal et réduire le risque d’infection secondaire due à la translocation bactérienne, passage de motif bactériens dans le sang et responsable de l’activation du système immunitaire. Les probiotiques Lactobacillus sont les plus recommandés pour maintenir l’immunité, plus précisément les Lactobacillus paracasei et Lactobacillus acidophilus.
Optez pour des pastilles de Lactibiane immuno à sucer 2/3 fois en-dehors des repas et après s’être laver les dents. Sinon, prendre du Lactibiane référence, ou autre probiotiques libellés immuno (à plus de 10 milliards UFC), Ou encore Vivomixx, qui stimule la première barrière, notre intestin par stimulation des bactéries productrices d’AGCC (acide gras à chaîne courte).
En effet, ce sont des molécules produites par les bactéries lorsqu’il y a fermentation dans notre colon qui joue la première défense de l’organisme contre les pathogènes. Elles ont notamment un effet anti-inflammatoires, protègent contre le cancer, et stimulent l’immunité locale pour la phagocytose des pathogènes, produisent des antibiotiques locaux, et préparent notre système immunitaire général (par activation dans l’intestin par les plaques de Peyers et système GALT)
On retrouve ces souches bénéfiques dans l’alimentation dans les produits fermentés typE, kefirs, kombucha, les amidons résistants des pois chiches et lentilles, polyphenols et fibres de l’alimentation qui développent également ces bactéries santé immunomodulatrices.
Prendre des oligo- éléments
Se tourner vers le zinc (poisson fruits de mer..) , le sélénium, la vitamine C 500 MG par jour (agrumes, kiwi, brocoli, poivrons, choux crus..) et vitamine E naturelle. (toujours demander conseil à son médecin traitant ou pharmacien pour éviter contre indication et intéractions médicamenteuses)
Le zinc est depuis longtemps considéré comme un nutriment indispensable au fonctionnement du système immunitaire. Des études récentes ont montré que le zinc stimule non seulement l’immunité antivirale mais qu’il exerce également une action antivirale directe.
Aider ses HSP (HEAT shoc proteine ou protéine de stress)
Il faut savoir que les protéines de stress aident les cellules à se réparer lorsqu’elles subissent un stress intense.
Je peux aussi conseiller Proteochoc ou Immunochoc ou tout autre complément à base de HSP à prendre à dose d’.attaque pendant 5 jours dès l’.apparition d’un état fébrile.
Agir sur le stress oxydatif avec le coenzyme Q10 et le gluthation :
Le CoQ10 va protéger l’organisme des dommages causés par les radicaux libres (stress oxydatif), il est présente dans tout l’organisme, dans les tissus de tous les organes qui jouent un rôle dans le système immunitaire…
Et le Gluthation (GSH) : outre son rôle en tant qu’antioxydant, il existe de nombreuses études sur le rôle du GSH dans l’immunité et sur son importance dans la réponse aux infections.
En prévention 200 MG par jour, si fièvre jusqu’à 2 grammes par jour pendant trois jours. (toujours demander conseil à son médecin traitant ou pharmacien)
Préparer son système immunitaire avec la lactoferrine :
La lactoferrine a des propriétés démontrées et inhibe virus, champignons et bactéries et porte un intérêt car elle peut être conseillée chez les femmes enceintes sans risque.
L’activité anti-infectieuse et anti-virale de la lactoferrine, une des glycoprotéines présentes dans le lait d’origine humaine et bovine, a été amplement reconnue et démontrée . Elle est présente dans différents fluides biologiques et au niveau des sites infectieux où elle est libérée par les polynucléaires neutrophiles, nos globules blancs.
La lactoferrine agirait sur les étapes précoces du cycle viral et inhiberait la réplication en bloquant l’attachement viral au récepteur cellulaire. Son rôle est maximum en prévention de toute infection (deux gélules par jour de lactoferrine laboratoire Bionops par exemple ou tout autre laboratoire) (toujours demander conseil à son médecin traitant et pharmacien)
Renforcer son immunité avec la mycotherapie : optez pour le champignon shitake ou encore le maitake en ampoules buvables idéalement plus concentrés que l’on peut trouver dans tout magasin Biologique à raison d.une à deux ampoules par jour. (toujours demander conseil à son médecin traitant ou pharmacien)
10- Et bien sûr pratiquer les gestes barrière régulièrement
– Se laver les mains régulièrement
– Éternuer et tousser dans son coude
– Utiliser un mouchoir à usage unique
– Porter un masque jetable quand on est malade
Les règles sont consultables sur le site du gouvernement
Pas de carences, pas de régime restrictif et une bonne hygiène de vie sont à privilégier particulièrement pendant toute période de virulence (grippe, Coronavirus..)
Nous insistons pour toujours demander conseil à votre médecin traitant pour les supplémentations. Votre médecin connaît votre dossier, il sait ce que vous pouvez prendre. Ne jamais se supplémenter sans avis médical.
(crédit photo: à la une, Pixabay// Dans l’article : Pulcherry)